La force d'accélération
 
 
La force d’accélération, parfois appelée la force d’inertie, est la résistance du véhicule aux variations de vitesse. Elle vous retient lorsque vous augmentez votre vitesse et elle vous pousse lorsque vous ralentissez. En d’autres termes, cela signifie que vous consommez du carburant pour accélérer jusqu’à une certaine vitesse mais que vous pouvez en récupérer lors des décélérations pendant lesquelles vous parcourez une distance sans consommation de carburant.

Les principaux facteurs explicatifs de la force d’accélération sont :

L’amplitude des accélérations

L’amplitude d’une accélération est l’écart entre la vitesse de départ et celle d’arrivée. Elle peut être mesurée par exemple de 0 km/h à 50 km/h ou de 50 km/h à 70 km/h.


Comme pour la force aérodynamique, la force requise pour effectuer une accélération, à partir de l’état stationnaire, est exponentiellement proportionnelle à l’amplitude de celle-ci. En doublant l’amplitude de l’accélération, soit en passant par exemple de 0 à 60 km/h plutôt que de 0 à 30 km/h, la force d’accélération se quadruple.


La masse du véhicule

Cette masse dépend du type de véhicule et de la charge transportée.

Comment réduire la force d’accélération ?

Voici les principaux comportements à adopter afin de mieux contrôler le niveau de la force d’accélération et ainsi réduire votre consommation de carburant.

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Éliminez les accélérations

 
L’élimination des accélérations présente un potentiel d’économie de carburant de 100 %. Elle consiste à diminuer le besoin de freinage et par conséquent le besoin d’accélération. Ainsi, après une première accélération, il est souhaitable d’ajuster votre conduite afin de ne pas avoir à ralentir ou à vous arrêter.

Trois techniques de conduite permettent de favoriser l’élimination des accélérations :

L’amélioration de l’anticipation


  • En ville, tentez de prévoir l’état des deux ou trois feux de circulation à venir afin d’ajuster la vitesse de votre véhicule pour les passer au vert sans freinage inutile.

  • Sur le parcours habituel que vous empruntez, remarquez les cycles de changement des feux de circulation ou les endroits plus susceptibles de nécessiter un arrêt en raison de la circulation.

       L’amélioration de l’anticipation consiste à accroître la capacité de prévoir les ralentissements et les arrêts afin de réagir efficacement d’un point de vue énergétique tout en étant plus sécuritaire. Le but ainsi visé est de diminuer les freinages prévisibles par une meilleure vision de l’environnement routier.


L’augmentation de l’intervalle de suivi

L’augmentation de l’intervalle de suivi implique l’augmentation de la distance qui vous sépare du véhicule qui vous précède. En allongeant cette distance, vous aurez plus de temps pour réagir et éviterez les freinages systématiques lorsque le rythme de la circulation change.



  • Une façon simple d'évaluer l’intervalle de suivi est la méthode des secondes. Compter de 3 à 6 secondes entre vous et le véhicule qui vous précède vous assure une distance efficace.

  • Utilisez l’espace créé pour effectuer des changements de voie sécuritaires et décélerer en douceur lors de ralentissements temporaires.

 

La recherche d’une vitesse constante

  • En ville, maintenez la vitesse de votre véhicule en variant légèrement la pression du pied sur la pédale d’accélération plutôt que d’appuyer et de relâcher à plusieurs reprises.

  • Sur route, à une vitesse choisie de 90 km/h, évitez d’osciller entre 80 et 100 km/h.

       La recherche d’une vitesse constante consiste à limiter les variations de vitesse dues à l’usage des pédales d’accélération ou de frein. Le but ainsi visé est de stabiliser la vitesse en fonction du contexte routier. Cette technique de conduite est également le résultat recherché par l’amélioration de l’anticipation et l’augmentation de l’intervalle de suivi.

Le choix du parcours est aussi important afin de maximiser les opportunités d’éliminer des accélérations. Par exemple, un trajet comprenant des feux de circulation qui peuvent être anticipés est préférable à un trajet comprenant plusieurs arrêts obligatoires.

2

Réduisez les accélérations

 

La réduction des accélérations présente un potentiel d’économie de carburant de plus de 25 %. Elle consiste à diminuer l’amplitude des accélérations en limitant le niveau supérieur de l’accélération. Par exemple, une accélération de 0 à 50 km/h consomme 30 % moins d’énergie qu’une accélération de 0 à 60 km/h. D’ailleurs, pourquoi continuer à accélérer lorsque vous vous apprêtez à vous immobiliser? Encore une fois, l’amélioration de l’anticipation est nécessaire afin de prévoir les arrêts ou ralentissements et ainsi évitez d’accélérer à une vitesse que l’on ne pourra maintenir.       
  • Entre deux arrêts obligatoires rapprochés, choisissez d’accélérer de 0 à 45 km/h plutôt que de 0 à 50 km/h.

 

3

Récupérez l’énergie des accélérations

 
La récupération de l’énergie des accélérations présente un potentiel d’économie de carburant de plus de 50 %. Cela consiste à utiliser l’énergie accumulée lors de l’accélération pour décélérer en douceur sans freiner sur une grande distance. Vous profitez ainsi de l’élan de votre véhicule pour parcourir une distance et ce, tout à fait gratuitement. C’est l’équivalent d’un vélo qui roule sans qu’on ait à pédaler.

  • À l’approche d’un feu de circulation que vous savez au rouge, relâchez longtemps à l’avance l’accélérateur afin d’arriver doucement à l’arrêt en réduisant l’usage des freins.

       Cette récupération est difficile, voire même impossible à réaliser en totalité dans la circulation. Il existe néanmoins une foule de niveaux de récupération réalistes qui permettent de générer des économies d’énergie. Relâchez l’accélérateur plus tôt et laissez votre véhicule décélérer de lui-même plutôt que d’avoir recours aux freins. Encore une fois, l’amélioration de l’anticipation est nécessaire afin de prévoir les arrêts ou ralentissements et ainsi amorcer la récupération plus tôt.

Voyons maintenant comment mettre en application l’élimination, la réduction et la récupération des accélérations en comparant une conduite traditionnelle (en noir) à une écoconduite (en vert). Dans cet exemple, un automobiliste doit se déplacer du point A au point B sur une route où il rencontrera un feu de circulation et un arrêt obligatoire.



Conduite traditionnelle (ligne noire)
Écoconduite (ligne pointillée verte)
1. Il accélère jusqu’à la limite de vitesse légale, par exemple 50 km/h en ville. 1. Il regarde loin, il anticipe, il voit le feu de circulation au rouge.
2. Il roule, le feu est au rouge. 2. Il réduit son accélération en adoptant une vitesse qui lui permettra d’arriver au feu de circulation après son passage au vert.
3. Il doit s’arrêter. 3. Il roule et il arrive au feu de circulation sur le vert. Tout en couvrant le frein afin d’être prêt à s’immobiliser si nécessaire, il balaie du regard l’intersection et traverse prudemment sans avoir à s’immobiliser. Il a éliminé le besoin de s’arrêter complètement, et éliminé le besoin d’accélérer à nouveau.
4. Il patiente le temps que le feu change. 4. Il regarde loin, il anticipe, il voit l’arrêt.
5. Il accélère jusqu’à 50 km/h. 5. Il réaccélère jusqu’à 45 km/h et non jusqu’à 50 km/h.
6. Il roule. 6. Il roule.
7. Il freine pour l’arrêt. 7. Il relâche tôt l’accélérateur en se laissant glisser vers l’arrêt. La force motrice requise est nulle. Il récupère l’énergie cinétique de son véhicule.
  8. Il freine en douceur et immobilise son véhicule à l’arrêt.

De la même manière, il est possible d’économiser lors des ralentissements de la circulation.



Conduite traditionnelle (ligne noire) Écoconduite (ligne pointillée verte)
 1. L’automobiliste roule à une vitesse adéquate.  1. Il regarde loin, il anticipe et prévoit le ralentissement. Il augmente son intervalle de suivi.
 2. Il constate que le flot de circulation devant se déplace moins rapidement. Il maintient sa vitesse et le rejoint.  2. Il relâche l’accélérateur en douceur de façon à ajuster sa vitesse à celle des véhicules à l’avant. Il récupère.
 3. Il freine pour ajuster sa vitesse à celle des véhicules devant.  3. Son intervalle de suivi lui sert de tampon en lui donnant l’espace et le temps nécessaire pour ajuster sa vitesse sans difficulté.
 4. Lorsque la circulation redevient fluide, il accélère de nouveau jusqu’à la vitesse souhaitée.  4. Le groupe de véhicules a eu le temps de franchir la zone imposant un ralentissement et il reprend sa vitesse.
   5. Dès que le ralentissement est passé, il reprend un intervalle de suivi confortable et regagne sa vitesse.

4

Choisissez un véhicule plus petit

 
En sélectionnant un véhicule qui répond à vos besoins réels, vous réduirez la masse de votre véhicule et votre consommation de carburant.

5

Éliminez le poids inutile

 
Retirer les objets inutiles situés dans le coffre ou dans le porte-bagages permet de réduire la masse totale de votre véhicule et votre consommation de carburant.


Réf. : Virage simulation, modèle de consommation de carburant, résultats non publiés


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